L’enseignement de la musique à l’école et les tarifs dans les écoles de musique

Mise en œuvre des prescriptions de la Confédération (art. 67a Cst. et 12a LEC)

En 2024, l’ASEM a soutenu des pas importants vers une amélioration de l’enseignement de la musique à l’école publique et l’élaboration d’écolages plus respectueux de l’égalité des chances dans les écoles de musique.

L’enseignement de la musique à l’école

Le deuxième alinéa de l’article 67a de la Constitution fédérale prévoit que:

2 Dans les limites de leurs compétences respectives, la Confédération et les cantons s’engagent à promouvoir à l’école un enseignement musical de qualité. Si les efforts des cantons n’aboutissent pas à une harmonisation des objectifs de l’enseignement de la musique à l’école, la Confédération légifère dans la mesure nécessaire.

Cette disposition continue de susciter de vifs débats. En effet, douze ans après la votation historique sur l’initiative «jeunesse et musique», la situation s’avère encore insatisfaisante. Même si le plan d’études romand et le Lehrplan 21 suisse alémanique ont posé des objectifs communs, la question des moyens mis à disposition pour les atteindre demeure posée.

Nouvelle approche pour améliorer la situation

Le Conseil suisse de la musique (CSM) a repris à bras le corps cette problématique et a suscité plusieurs discussions auxquelles des représentantes et représentants de l’ASEM ont pris part tout au long de l’année 2024. Après une rencontre avec la secrétaire générale de la CDIP, Susanne Hardmeier, et deux de ses collaboratrices, il est apparu qu’une mise en commun des énergies et des compétences issues des différentes organisations professionnelles s’occupant de la musique à l’école s’imposait. Pour mettre en œuvre cette approche, un nouveau projet a été lancé par le CSM. Le groupe de pilotage de ce projet, dont les travaux débuteront en janvier 2025, est constitué de représentantes et représentants de l’ASEM, de la Conférence des hautes écoles de musique suisses (CHEMS), de l’Association suisse de didactique de la musique (vfdm), et de Rythmique Suisse. Le but est de chercher des solutions concrètes s’appuyant sur des collectes de données crédibles.

Les coûts de l’enseignement de la musique

L’article 12a de la loi sur l’encouragement dela culture, entré en vigueur le 1er janvier 2016, a pour objectif de faciliter l’accès à la formation musicale en définissant des critères de base devant être pris en compte dans l’établissement des écolages dans les écoles demusique.

1 Les écoles de musique bénéficiant du soutien de cantons ou de communes prévoient pour tous les enfants et tous les jeunes jusqu’à la fin du niveau secondaire II des écolages clairement inférieurs à ceux pratiqués pour les adultes.
2 Lors de l’établissement des tarifs, les écoles de musique tiennent compte de la situation économique des parents ou des autres personnes en charge de l’entretien et des besoins accrus de formation des élèves doués en musique.

 

Une première évaluation menée en 2019 a mis en évidence de grosses lacunes dans la mise en œuvre de cet article (rapport voir lien au-dessus).

En 2022, l’Office fédéral de la culture (OFC) a rappelé aux écoles de musique ainsi qu’aux autorités responsables de celles-ci - villes et cantons - la nécessité de garantir une égalité des chances pour l’accès à la formation instrumentale et vocale, tout en annonçant une nouvelle évaluation pour 2025. Les bases de cette enquête ont été élaborées durant la seconde partie de l’année 2024, en collaboration avec la HSLU, par un groupe d’accompagnement constitué de représentantes et représentants de l’OFC, des cantons, de l’Association des communes suisses, de la Conférence des villes en matière culturelle et de l’ASEM. L’objectif de l’évaluation est d’obtenir un aperçu des écolages prévus pour les enfants et les jeunes par rapport à ceux pratiqués pour les adultes, et de comparer les tarifs subventionnés jusqu’à la fin du secondaire II en l’état actuel par rapport à ceux de 2018. Les résultats serviront de base pour formuler des mesures possibles au niveau politique. Un rapport sera disponible en principe à mi-septembre 2025.